DECOUVRONS L’EGLISE DE SAINT-DIDIER-LA-FORET

En ce mois d’Avril 2024,

allons à la découverte de l’église de Saint-Didier-la-Forêt

L’histoire religieuse de l’ancienne paroisse de Saint-Didier, appartenant autrefois au diocèse de Clermont, est fortement marquée par l’existence, à partir de 1150, de l’abbaye voisine des Prémontrés. Celle-ci est fondée par Gilbert, qui, à son retour de la deuxième croisade (1146-1149), décide, en accord avec sa femme Pétronille, d’entrer en religion : lui fonde l’abbaye de Neuffontaines, elle celle d’Aubeterre sur le territoire de Broût-Vernet. On ne sait pourquoi Gilbert choisit l’ordre des chanoines réguliers de Prémontré, fondé en 1120 par saint Norbert de Xanten, car cet ordre est assez peu présent dans le centre de la France. Gilbert ne peut guère profiter de sa fondation, car il meurt en 1152. Il est reconnu saint officiellement par l’Eglise en 1728.

De l’ancienne abbaye masculine, aujourd’hui propriété privée, édifiée dans un site verdoyant tout proche de la forêt de Marcenat, il ne subsiste de nos jours que le chauffoir et la salle capitulaire, constructions de style roman en pierre très claire de grande qualité dans leur simplicité. L’ancienne église, dont la nef comptait cinq travées, flanquée de bas-côtés, un transept saillant sur lequel ouvrait des absidioles, et une tour fortifiée, est détruite au milieu du XIXe siècle. Elle n’est connue que par des témoignages, mais pourrait donner lieu à une fouille archéologique.

Dépendant de l’abbaye, une église à l’usage de la paroisse fut édifiée, sans doute peu après celle-ci, à quelques kilomètres plus au sud, probablement sur des terres défichées par les moines en lisière de la forêt. Celle-ci comportait une nef couverte d’un plafond lambrissé, et un bas-côté de deux travées, voûté, comme le chœur. Un petit clocher-peigne s’élevait au-dessus de la jonction de la nef et du chœur. Mais ce monument, assez modeste, bien qu’ayant été réparé à plusieurs reprises, était en tellement mauvais été à la fin du XIXe siècle qu’il fut démoli en 1901. Il n’est lui aussi connu que par la documentation.

Ancienne abbaye Saint-Gilbert

Ancienne abbaye Saint-Gilbert

Car parallèlement à destruction de l’ancien sanctuaire, une nouvelle église, dédiée à saint Gilbert, était édifiée sur les plans de l’architecte moulinois Michel Mitton (1864-1954), et fut inaugurée en 1900.

Elle comporte une nef unique de trois travées, un transept peu saillant, un chœur de plan rectangulaire avec trois baies en plein cintre rappelant un peu la disposition des chœurs cisterciens.

Le clocher-porche, visible de loin, s’élève sur trois niveaux éclairés de baies géminées en plein-cintre, et une tourelle d’escalier circulaire à l’angle sud-ouest, couronnée d’une petite toiture en cône atténue l’austérité de l’ensemble très axial et symétrique

Parmi les statues conservées à l’intérieur, outre les sculptures en plâtre peint, on peut voir Saint Didier, évêque de Langres, mort en 407, patron de la paroisse, et Saint Gilbert, en bois naturel.

Nef

Chœur

Eglise Saint-Didier

Clocher-porche

Statue de Saint Didier

Statue de Saint Gilbert

Le tableau représentant l’Immaculée conception est une copie d’une œuvre célèbre de l’artiste espagnol Estéban Murillo (1617-1682), conservée au musée du Prado.

Tableau de l’Immaculée Conception

Vitrail de Saint Gilbert

Vitrail de Saint Christophe

Parmi les vitraux, on remarquera, sur la baie de droite du chœur, deux représentations de saint Gilbert datant du début du XXe siècle : en partie supérieure, c’est l’abbé, tenant la maquette de l’église qu’il fit édifier, et, en dessous, plus petit, c’est le chevalier partant en croisade.

Dans les années 30 du même siècle, une série de vitraux fut commandée par des particuliers au maître verrier Francis Chigot (1879-1960) de Limoges. Parmi eux, saint Christophe faisant passer la rivière à l’Enfant Jésus est remarquable par ses couleurs et sa composition.