DECOUVRONS L’EGLISE DE PARAY-SOUS-BRIAILLES

En ce mois de Septembre 2023,

allons à la découverte de l’église de Paray-sous-Briailles

L’église Saint-Maurice de Paray-sous-Briailles est relativement récente, puisque pendant longtemps les habitants de ce village dépendaient de Briailles, où l’ancienne église romane, aujourd’hui située sur territoire de la commune de Saint-Pourçain, avait été, à la suite de sa vente comme bien national, transformée en dépendance agricole. Bien que magnifiquement située,  ce monument était d’accès difficile, et surtout de petite taille.

C’est en 1845 que le nouveau sanctuaire, dédié à saint Maurice, fut ouvert au culte. Il comporte une nef de quatre travées flanquée de bas-côtés, un faux transept, et une abside en hémicycle. Le clocher, de plan quadrangulaire, s’élève au-dessus de la dernière travée de la nef précédant le chœur. Bien que la nef centrale ne soit percée d’aucune baie sur la partie haute de ses murs latéraux, cette église est assez lumineuse, la façade ouest, les bas-côtés et le chœur étant pourvus de fenêtres en plein cintre d’une taille suffisante.

Eglise Saint-Maurice

Clocher

Nef

Bas côté gauche

Bas côté droit

Chœur

Chœur

Fenêtres en plein cintre

Comme dans beaucoup d’églises, il existe à Paray-sous-Briailles une plaque commémorant les paroissiens  morts pendant la guerre de 1914-1918. Mais celle-ci, au lieu d’être simplement accrochée sur l’un des murs latéraux de l’église, est valorisée d’une manière originale, unique dans notre doyenné : les noms des victimes, très nombreuses par rapport à la population actuelle de la commune, sont répartis sur deux plaques de marbre rouge, placées sur le mur du faux transept de droite, au-dessus d’un autel secondaire.

Et surtout, ces deux listes encadrent une niche à l’intérieur peint en bleu pâle, contenant la statue du dédicataire de l’église, tout indiqué pour ce type de patronage : saint Maurice. A la tête de la Légion thébaine, il refusa d’aller combattre les chrétiens en Gaule, et fut martyrisé avec sa troupe à la fin du IIIè siècle. II est ainsi devenu le patron des soldats.

La statue de Paray, en bois polychrome, représente en effet un soldat tenant la palme du martyre. Il porte des sandales montantes, une sorte de jupe faite de lamelles de cuir rappelant le costume militaire grec, un casque évoquant le casque des gladiateurs et aussi le morion des soldats espagnols de la fin du Moyen-Age, tout comme son écu arrondi en haut et pointu en bas. Un manteau rouge est jeté sur son épaule gauche. Cette représentation rappelle davantage les costumes de théâtre que les véritables accoutrements militaires de l’antiquité romaine.

En dessous de la statue qui porte sur son socle le nom de Pierre Chambon et la date 1939-1940, une banderole rapporte les mots : « Sancte Mauritius, ora pro nobis ».

Plaque commémorant les paroissiens mort 1914-1918

Saint Maurice

En plus cette statue remontant sans doute au XIXè siècle, l’église de Paray conserve une autre représentation de son saint patron : il s’agit du vitrail central du chœur, daté de 1933, œuvre de l’atelier de François Taureilles, de Clermont-Ferrand,  l’un des plus importants du centre de la France. Lui aussi habillé en soldat de l’Antiquité,  il est pourvu d’un bouclier où l’on reconnaît l’aigle impérial.

On comprend donc qu’à Paray-sous-Briailles, le culte de saint Maurice a marqué notablement la paroisse, en lien avec les deux guerre mondiales.

Vitrail de Saint Maurice