DECOUVRONS L’EGLISE DE MONESTIER

En ce mois de Janvier 2024,

allons à la découverte de l’église de Monestier

Monestier tire son nom du latin Monasterium, monastère, ce qui laisse supposer que dans les temps les plus anciens un établissement monastique existait en ce lieu. En effet une partie de la commune actuelle se trouve sur l’antique Cantilia, devenue Chantelle-la-Vieille. Cantilia était un nœud routier, et est mentionné sur la plus ancienne carte de la région, la Table de Peutinger.

Mais pendant les grandes invasions cet ancien vicus, ou agglomération secondaire, fut déserté de se habitants qui se réfugièrent à Cantillens, qui devint Chantelle-le-Château, et à Monestier. En effet l’église Saint-Pourçain était le centre d’un petit prieuré dont quelques vestiges, très transformés, existent encore de nos jours. Celui-ci dépendait directement du prieur de Chantelle, et ainsi d’Evaux-les-Bains (aujourd’hui dans la Creuse), ainsi que le confirme en 1158 une bulle du pape Adrien IV. Et il appartenait à l’ancien diocèse de Bourges. Le cadre naturel et architectural de ce monument est assez bien préservé, avec le cimetière au Sud et les anciens bâtiments monastiques au Nord.

Le clocher de l’église de Monestier, visible de loin, est assis sur le porche précédent la nef. Il comporte un massif carré d’époque romane, surmonté d’un étage de plan octogonal. Sur chaque face, deux fenêtres géminées et trilobées indiquent bien le XIVe siècle. La flèche de pierre qui surmontait cette base a été abattue en 1793 et a été remplacée par une sorte de bulbe à huit côtés surmonté d’une flèche de bois couverte d’ardoise.

L’église est dédiée à saint Pourçain, qui est une figure majeure de notre grande paroisse, qui est représenté sur un vitrail du chœur de l’église Sainte-Croix, et une statue sur la façade principale

Eglise Saint-Pourçain

Clocher

L’église de Monsestier est un édifice assez modeste, composé d’une nef romane et d’un chœur rectangulaire d’époque gothique. Les voûtes originelles de la nef, comme celles du chœur, ont disparu, décelables seulement par quelques vestiges de nervures. Une chapelle a été édifiée de chaque côté, à des époques indéterminées. Dans le chœur, on conserve la piscine d’origine, remontant à l’époque gothique : il s’agit d’une petite niche creusée dans le mur sud, ouvrant sous un arc trilobé mouluré, et munie d’un conduit d’écoulement vers le sol, servant à verser les restes de liquide qui n’ont pas été consommés pendant la célébration. Souvent les anciennes piscines ont disparu, mais celle de Monestier a traversé les siècles, et, de plus, est encore pourvue d’une croix de consécration peinte avec les couleurs favorites du Moyen-Age, ocre jaune et ocre rouge.

Nef

Chœur

Chapelle côté gauche

Chapelle côté droit

Piscine

A l’intérieur de l’église, le fidèle remarquera aussi un Christ en Croix en bois naturel, une statue de la Vierge à l’Enfant et un Saint Pourçain vêtu en abbé en bois doré et polychrome, datant peut-être du XIXe siècle.

Christ en Croix

Statue de la Vierge à l’Enfant

Statue de Saint-Pourçain

L’œuvre la plus surprenante de ce monument est un grand tableau à l’huile sur toile accroché au-dessus de la porte d’entrée à l’Ouest : il représente Dieu le Père emportant le Christ mort dans les nuées. C’est une peinture émouvante, au dessin élégant et aux couleurs raffinées, L’auteur, qui a signé, L. Matout (1811-1888), est un artiste officiel, qui reçut diverses commandes notamment pour un plafond au musée du Louvre, et dans plusieurs églises de Paris. Une recherche est actuellement en cours pour trouver pour quelle raison le tableau de cet artiste originaire des Ardennes et ayant passé sa carrière à Paris est arrivé à Monestier.

Huile sur toile – Dieu le Père emportant le Christ mort dans les nuées