En ce mois de Février 2023,

allons à la découverte de l’église de Bresnay

L’église Saint-Barthélemy de Bresnay est le centre d’une ancienne paroisse appartenant au diocèse de Clermont, et au prieuré de Souvigny.

Le saint auquel elle est dédiée, l’un des douze apôtres, fut présenté au Christ par Philippe. Après la Pentecôte, Barthélémy prêcha l’Évangile en Syrie, puis aux Indes où il fut martyrisé : la tradition rapporte qu’il ait été écorché vif. C’est pourquoi il a comme emblème le couteau, et qu’il est devenu le saint patron des bouchers.

L’église de Bresnay est un monument d’origine romane, modifié au cours de siècles : la façade, la nef, et le bas-côté sud appartiennent à une première campagne de l’époque romane, le chœur à une seconde campagne de cette même époque, le bas-côté nord a été refait au XVI° siècle, le clocher au XVII° siècle. La sacristie a comme souvent été élevée au XIX° siècle. Plus récemment, un aménagement permettant l’accès des visiteurs handicapés fut créé dans la première travée ouest du bas-côté sud.

Eglise Saint-Barthélemy

Eglise Saint-Barthélemy

Statue de Saint-Barthélemy

Clocher de l’église Saint-Barthélemy

Dans sa forme actuelle, cette église orientée présente une nef de trois travées voûtées en plein-cintre, flanquée de deux bas-côtés irréguliers, et prolongée par une abside en hémicycle flanquée de deux petites absidioles. Celles-ci présentent la particularité d’être de plan rectangulaire à l’extérieur, et de plan semi-circulaire à l’intérieur, comme si elles avaient été creusées dans l’épaisseur des murs.

Le clocher s’élève au-dessus de la troisième travée du bas-côté sud sur un plan carré. Il est couvert de tuiles comme le reste du monument.

A l’intérieur, plusieurs objets peuvent attirer l’attention : les fonts baptismaux gothiques, composés d’une cuve de pierre octogonale ornée de blasons et d’emblèmes attenante à un petit bassin carré servant à évacuer l’eau appelé piscine, et surmonté d’un imposant couvercle pointu, pourraient évoquer une petite chapelle.

Une statue en bois représentant Sainte Anne tenant la Vierge Marie enfant sur ses genoux indique la chapelle dédiée à cette sainte, possession des propriétaires du château des Ecossays situé sur le territoire de la paroisse de Bresnay.

Nef

Bas-côté gauche

Bas-côté droit

Absidiole gauche

Absidiole droite

Fonts baptismaux

Statue de Sainte-Anne

Chœur

Autel

L’objet le plus intéressant de l’église Saint-Barthélémy est de loin le bas-relief en pierre polychrome, malheureusement mutilé, servant actuellement de devant d’autel. Dans un espace relativement modeste, le sculpteur a représenté de gauche à droite : un évêque agenouillé en prière, sans doute un donateur. Ensuite, les deux saints patrons des cordonniers Crépin et Crépinien, dont les têtes ont disparu, sont placés à côté de leur établi. L’un d’eux, assis, porte le tablier de cuir caractéristique de ces artisans. Il est surmonté d’un archer en position de recul qui participe au Martyre de saint Sébastien : le soldat romain est pieds et poings liés derrière son dos à une colonne, vêtu d’une simple draperie, et il rappelle au spectateur la figure du Christ aux outrages. Occupant le centre de la composition, il montre l’importance que l’on a voulu donner au culte de ce saint qui protégeait de la peste. Un deuxième bourreau à droite, tournant le dos, lui lance une flèche, symétrique du premier archer. Il surmonte la figure d’un cardinal agenouillé, sans tête lui aussi, mais dont le blason et le chapeau rouge à lambrequins se détachent en relief sur la moulure supérieure formant le cadre du bas-relief (peut-être le cardinal de Bourbon, archevêque de Lyon ?) . En face du prélat, auquel apparaît le Christ en croix dans l’angle supérieur droit de la composition, un religieux est agenouillé, également privé de sa tête. Enfin, à droite, Sainte Marguerite semble avoir un geste de désignation envers la scène centrale. Elle a conservé une belle chevelure blonde, et à ses pieds un horrible dragon rappelle son pouvoir d’éloigner les naissances pathologiques et les maladies. En somme, une œuvre d’art gothique, datant du tournant des XV° et XVI° siècles, la grande époque de l’art dans le Bourbonnais grâce aux commandes des ducs ; mais aussi une œuvre qui rappelle les peurs et les angoisses de nos ancêtres menacés par la peste et les épidémies.

Devant d’Autel