En ce mois d’Août 2024,
allons à la découverte de l’église de Charroux
Charroux, appartenant autrefois au diocèse de Bourges, était situé en limite de plusieurs anciens territoires, et comportait autrefois au moins quatre églises. La commanderie de La Marche, située en contre-bas du bourg, avait son propre sanctuaire, dédié, comme tous les établissements hospitaliers, à saint Jean-Baptiste. Une église paroissiale qui en dépendait, était dédiée à ce même saint, alors qu’une seconde paroisse était dédiée à saint Sébastien, et il existait une autre église ou chapelle dédiée à saint Antoine hors les murs de la ville médiévale.
Aujourd’hui, seule subsiste l’église Saint-Jean-Baptiste. C’est un monument agréablement situé au sud de cette agglomération aux nombreux attraits artistiques, et très intéressant, car il montre comment s’opère dans notre région la transition entre l’architecture de style roman et celle de style gothique. Comme la majorité des constructions de Charroux, il est entièrement édifié en pierre calcaire de couleur claire.
Eglise Saint-Jean-Baptiste
Eglise Saint-Jean-Baptiste
Le chœur, très simple, composé d’une abside en hémicycle éclairé par trois larges baies en plein cintre, flanqué de deux absidioles de même forme appartient encore au style roman du XIIè siècle, alors que le transept très peu saillant, voûté en plein-cintre, la nef centrale voûtée en berceau brisé et les deux bas-côtés voûtés d’arêtes avec des arcs doubleaux en berceaux brisés, furent édifiés au début du XIIIè siècle : les principes de cette construction, solide et massive restent ceux de l’époque romane, alors que le décor sculpté des chapiteaux à petits personnages voisinant avec des chapiteaux à crochets très variés est déjà celui du gothique.
Nous retrouvons le style gothique pour le portail principal à l’ouest : celui-ci, surmonté d’une élégante archivolte finement moulurée retombant sur quatre colonnes engagées à chapiteaux à crochets ouvre sous un tympan polylobé.
Le clocher gothique, assis sur la croisée du transept, devait à l’origine présenter un aspect similaire à celui des églises de Saulcet, Lafeline ou Le Theil : au dessus d’une base octogonale percée de fenêtres composées de deux baies géminées surmontées d’un oculus, devait s’élever une haute flèche de pierre. Mais vers 1662, un ouragan ou un événement violent le détruisit en grande partie, puisque les archives révèlent qu’en 1682, ce clocher était amputé de sa partie supérieure depuis une vingtaine d’années. La révélation de cette péripétie par un érudit au printemps 2019 a mis fin à de nombreuses interrogations concernant la disparition de la flèche de Charroux.
Nef
Bas-côté gauche
Bas-côté droit
Chœur
Absidiole gauche
Absidiole droite
Voûte centrale
Chapiteaux
Chapiteaux
Porte d’entrée
Clocher
Grotte de Lourdes
Parmi les vitraux d’Émile Thibaud, on remarquera, outre un saint Georges rappelant un habitant du village, Georges Chambroty et daté de 1864, un saint Pierre reprenant les traits de Mgr Pierre de Dreux-Brezé, bienfaiteur de nombreuses paroisses de son diocèse, daté de 1865.
On notera aussi à l’intérieur une statue en bois polychrome et doré représentant saint Jean Baptiste, dédicataire de l’église de la commanderie, sous les traits d’un jeune berger.
Vitrail de Saint Georges
Vitrail de Saint Pierre
Vitrail de Saint-Jean-Baptiste
Statue de Saint-Jean-Baptiste