En ce mois de Juin 2024,
allons à la découverte de l’église de Chareil-Cintrat
Chareil est une ancienne paroisse qui, avec celle de Cintrat, forme la commune de Chareil-Cintrat. Elles appartenaient autrefois au diocèse de Clermont.
A Chareil, l’ancienne église, une des plus anciennes du département, avait été déclarée insalubre par Monseigneur de Dreux-Brézé le 12 janvier 1876, et vendue avant que l’on entreprenne la construction de la nouvelle. Cette ancienne église, amputée de son chœur et de son clocher existe encore de nos jours à côté du château de Chareil, et, devenue propriété de l’Etat en 1958. Elle a été restaurée, et peut ainsi être montrée comme modèle d’une ancienne église romane non modifiée au XIXe siècle.
L’emplacement de l’église et du cimetière de Chareil fut ainsi modifié en 1877 : le choix du site coïncidait avec un déplacement de l’ensemble du bourg : église, cimetière, mairie et école furent regroupés sur le plateau dominant la vallée de la Bouble où avait été édifiée la première église, dès l’époque mérovingienne.
Calixte Thonier, châtelain de Blanzat, donna à la commune un terrain pour le nouveau cimetière et offrit également deux vitraux pour le chœur de la nouvelle église.
L’architecte, l’abbé Joseph Pougnet (1829-1892) porte un nom très courant dans le Bourbonnais, mais est originaire de Marseille, et a travaillé en Provence, en Afrique du Nord, et dans l’Allier. Les projets définitifs et les devis estimatifs portent la signature de Pougnet, « Marseille, 15 mai 1878 ». L’approbation des plans et du devis a lieu le 30 mai 1879. Le 2 juillet 1884, 2128 F d’honoraires sont versés à l’architecte et le chantier est terminé. L’entrepreneur Guillamet de Saint-Pourçain ayant rencontré des difficultés à se faire payer, les vitraux et la sculpture sont exécutés plus tard. La flèche prévue pour surmonter le porche ne fut jamais édifiée.
Eglise Saint-Roch
Eglise Saint-Roch
L’église comporte un porche surmonté de son clocher, une nef de deux travées flanquées de bas-côtés, un transept non saillant, une abside et deux absidioles. La sacristie prolonge de chœur à l’arrière. Ici, l’abbé Pougnet adopte le style néo-roman et emploie dans les bas-côtés des berceaux en plein-cintre transversaux. Cette disposition se rencontre dès l’époque romane dans certaines abbatiales car elle participe à la solidité du monument.
Porche de l’église
Nef
Chœur
Bas-côté droit
Bas-côté gauche
Absidiole droite
Absidiole gauche
Berceaux en plein-cintre
A l’intérieur de l’église, on peut découvrir dans le chœur les deux vitraux d’Adrien Baratte représentant Sainte Claire et Saint Calixte, le maître-autel en marbre blanc contemporain de la construction, et un autel en bois du XVIIIe siècle rapporté dans l’ancienne église. Provient également de l’ancienne église une dalle funéraire gravée très intéressante : elle commémore le souvenir de trois anciens prêtres de la même famille : Antoine Tixeron probablement curé de Chareil de 1440 à 1484 et mort en 1492, son neveu et successeur Pierre Tixeron mort en 1524, et le neveu de ce dernier, Claude Tixeron : les deux premiers sont représentés allongés en prière avec leur missel, le dernier agenouillé dans un petit oratoire. Les trois prêtres sont accompagnés d’un calice et d’une hostie.
L’église Saint-Martin de Cintrat démolie entre 1856 et 1863, n’existe plus que sous forme de quelques vestiges dans une propriété privée. La tradition orale locale, non vérifiée, rapporte que ses matériaux ont servi à construire l’extension de l’église Saint-Georges d’Etroussat vers 1860.
Vitrail de Sainte-Claire
Vitrail de Saint-Calixte
Autel
Dalle funéraire