L’abbaye Saint-Vincent de Chantelle, situé sur une éminence dominant un méandre de la Bouble, est occupée depuis l’Antiquité. Très tôt une église y fut fondée, appartenant à l’origine au diocèse de Bourges, ancien territoire des Bituriges.
En 937, un acte relate qu’Ainaud et sa femme Rothilde donnent l’église Saint-Vincent aux chanoines réguliers de Saint-Pierre et Paul d’Evaux dans la Marche (aujourd’hui département de la Creuse).
Le voisinage avec le château des Bourbon, aujourd’hui disparu, qui occupait l’extrémité du promontoire, fut sans doute bénéfique aux chanoines qui firent édifier et orner leur église.
La découverte à la fin du XIXème siècle de statues représentant les patrons des trois membres de la famille ducale (entre 1491 et 1505) : Saint-Pierre, Sainte-Anne et Sainte-Suzanne, vendues au Musée du Louvre en 1900, confirme la valeur artistique de cet ensemble.
Pendant la Révolution, les chanoines quittent Chantelle, l’église est abandonnée. Mais en 1853 un groupe de religieuses bénédictines en provenance de Pradines dans le Roannais prend possession des lieux. Elles doivent entreprendre d’importantes restaurations qui rendront peu à peu à l’église Saint-Vincent une partie de sa splendeur passée.
Actuellement monument assez imposant, composé d’une nef de trois travées flanquées de bas-côtés dont les voûtes ont été très remaniées, d’un transept saillant sur lequel ouvrent des absidioles en hémicycle, et d’un vaste chœur à déambulatoire et chapelles rayonnantes. De remarquables chapiteaux romans ornent certaines colonnes.
Vue de près dans le jardin des moniales, ou de loin depuis le village de Deneuille-les-Chantelle, l’église et les bâtiments monastiques datant de l’époque gothique sont des monuments marquants de notre paroisse.